La basilique Saint-Nazaire
La Basilique Saint Nazaire, est une église d'origine romane datant du Urbain II en 1096. Sur son emplacement se trouvait une cathédrale carolingienne dont il ne reste aucune trace aujourd'hui. La crypte date aussi de l'époque de la construction de la nouvelle cathédrale par la famille Trencavel, malgré son état dégradé qui fait penser le contraire. Les vitraux originaux de la basilique se trouvent dans la Sainte-Chapelle à Paris.
La cathédrale est construite en grès à l'extérieur. Elle est agrandie entre 1269 et 1330 dans le style gothique imposé par les Français devenus maîtres de la région, avec un transept et un chœur très élancés, un décor de sculptures et un ensemble de vitraux qui comptent parmi les plus beaux du sud de la France. Un prélat bâtisseur, Pierre de Rochefort, est à l'origine financière d'une grande partie des décors et de l'achèvement des voûtes. Ses armoiries sont visibles dans le chœur, l'abside et le bras sud du transept, tandis que la chapelle du collatéral nord contient le monument commémoratif de la mort du contributeur. Un autre personnage, Pierre Rodier, archevêque de Carcassonne, possède son blason dans la chapelle du collatéral sud.
La basilique Saint-Nazaire est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840. Les rénovations d'Eugène Viollet le-Duc ont largement transformé son extérieur, mais l'intérieur est le plus remarquable. On observe alors les deux styles, gothique et roman, sur les vitraux, les sculptures et tous les décors de l'église. De nombreux vitraux des XVIIIe siècle, la cathédrale Saint-Nazaire demeure pourtant le principal centre religieux de Carcassonne. À la fin de l'Ancien Régime, le chapitre cathédral entretient même un petit corps de musique comptant un organiste, un maître de musique et au moins cinq enfants de chœur. En 1790, cependant, la chapitre est supprimé. Ce n'est qu'en 1801 que l'église est déchue de son rang de cathédrale de Carcassonne au profit de l'église Saint-Michel, située dans la bastide à l'extérieur de la Cité. Ce transfert se déroule dans un contexte de changements avec l'abandon de la cité et l'expansion de la ville basse. Elle devient basilique en 1898, par un bref du pape Léon XIII.
Une communauté de chanoines vivait à proximité de la cathédrale avec une salle capitulaire et le dortoir à l'est, le réfectoire et les cuisines au sud et les caves et écuries à l'ouest. Mais l'ensemble des bâtiments est démoli en 1792.