Fanjeaux et sa cité Médiévale, au cœur des collines cathares.
La cité médiévale de Fanjeaux dans l'Aude en Occitanie, constitue un important carrefour de voies de communication aux confins du Razès et du Lauragais. Aussi, les Romains s'étaient-ils installés sur ce point, y érigeant un temple dédié à Jupiter, à l'origine du nom de la commune : Fanum Jovis A leur tour, les féodaux y avaient élevé une importante place forte. Plus de 50 familles nobles possédaient leurs résidences dans le castrum de Fanjeaux. Deux coseigneurs dominaient cependant : Dame Na Cavaers et Guillaume de Durfort. Dès le XIIème siècle, la noblesse de Fanjeaux était acquise au catharisme. Des communautés hérétiques masculines et féminines étaient même implantées dans la localité, les activités textiles (ateliers de tissage, teintureries,...) y étaient particulièrement actives, favorisant le prosélytisme des Bons Hommes, Depuis 1193, l'évêque cathare Guilabert de Castres s'y était établi. Le village constituait alors un bastion de l'Albigéisme, très fréquenté par les cathares de la région.
En 1206, une équipe de légats cisterciens, accompagnée de l'évêque d'Osma et de Dominique de Guzman, (futur Saint Dominique) prenait la route du Lauragais afin d'évangéliser la contrée. Dès cette date, Dominique fixa à Prouilhe le siège de sa première communauté qui deviendra l'ordre des Dominicains en 1215. Il séjourna plusieurs fois à Fanjeaux (de 1206 vers 1216) où il fut nommé curé en 1214. Dans le même temps, en 1209, le chef des croisés Simon de Montfort, investit le village.
Après le passage de Dominique et sous l'impulsion des confréries, notamment celle de Notre-Dame dont les statuts remontent à 1266, Fanjeaux redoubla son activité spirituelle.
Placée sur le trajet de l'incursion des Anglais, la localité tut brûlée par les armées du Prince Noir en 1355 puis rapidement reconstruite. Par la suite, au XVIème siècle, le village connut une nouvelle prospérité grâce à la culture du pastel.
Durant la période révolutionnaire, un enfant de Fanjeaux se distingua particulièrement. Homme politique fidèle à ses convictions républicaines, Hugues Destrem, après avoir été maire de son village natal en 1783, fut élu député à l'Assemblée Législative (1791-1792). Représentant au Conseil des Cinq Cents en 1798, il désapprouva Bonaparte lors du coup d'Etat du 18 brumaire. Cette opposition lui valut le bannissement.
Dotée de 2092 habitants en 1790, puis 1307en 1891, la commune compte 855 Fanjuvéens en 1990. Actuellement chef-lieu du canton, Fanjeaux est essentiellement tourné vers l'activité agricole et l'accueil touristique. Il est un des hauts-lieux saint-dominicains.